Scénaristes et réalisateurs prennent la parole à l'OMPI
Le 24 septembre 2014, l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), agence des Nations Unies, a accueilli un groupe de créateurs de renommée internationale, dont trois représentants de Writers & Directors Worldwide, qui ont pu s'exprimer à l'occasion de sa 54e Assemblée Générale à Genève.
Organisée par la Confédération Internationale des Sociétés d'Auteurs et Compositeurs (CISAC), cette discussion a attiré l'attention sur trois des enjeux les plus pressants auxquels les créateurs sont confrontés aujourd'hui :
- les solutions possibles pour créer un écosystème équitable et durable pour les créateurs à l'ère numérique
- l'importance du respect des droits des créateurs
- l'urgence d'instaurer un dialogue ouvert avec toutes les parties intéressées, en particulier les acteurs clés du secteur numérique
Sous la direction du Président de la CISAC Jean Michel Jarre, le panel de discussion se composait de l'artiste visuel Hervé Di Rosa, de l'auteur-compositeur Eddie Schwartz et de trois créateurs audiovisuels : Angèle Diabang, réalisatrice sénégalaise, Vinod Ranganath, dramaturge, scénariste et réalisateur indien, et Daphna Levin, scénariste et réalisatrice israélienne.
M. Jarre a abordé plusieurs enjeux clés, en particulier la nécessité de mettre au point des modèles économiques innovants garantissant une rémunération équitable aux créateurs et d'ouvrir la porte à de nouveaux partenariats avec le secteur numérique. Il a rappelé que les créateurs sont les piliers de l'économie numérique et qu'il est indispensable de développer des modèles économiques durables en collaboration avec les intermédiaires du secteur numérique.
« Nous autres créateurs n'avons rien contre les nouvelles technologies. Nous y adhérons et nous nous réjouissons que les dispositifs et services numériques permettent au public d'avoir un plus large accès à la culture, tout comme ils donnent aux créateurs l'opportunité d'atteindre une plus vaste audience. Toutefois, nous avons besoin de modèles économiques qui servent les intérêts de toutes les parties. Créateurs et décideurs politiques ont l'opportunité d'œuvrer ensemble à définir des politiques qui rendent justice à la valeur intrinsèque des industries créatives, en garantissant une rémunération équitable et, par extension, une croissance durable et dynamique à chaque maillon de la chaîne de création, de l'artiste jusqu'au distributeur. »
Mme Diabang a abondé dans le même sens, soulignant qu'un cadre législatif favorable en Europe pouvait servir d'exemple à ce qui doit être réalisé ailleurs mais que si, au contraire, les droits des créateurs sont affaiblis et sous-estimés en Europe, les répercussions se feraient sentir partout dans le monde.
Soulignant la relative faiblesse des créateurs en termes de pouvoir de négociation, M. Ranganath et Mme Levin ont rappelé l'importance de la gestion collective des droits et le rôle capital que les organisations de gestion collective jouent — et doivent continuer à jouer — pour protéger les droits des créateurs et s'assurer de la défense de leurs intérêts.